Le Château d'Eau est un château d'eau du XIXe siècle, situé sur le cours Dillon, à côté du Pont-Neuf, à Toulouse, en France. L'édifice et sa station de pompage font l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques depuis le 28 septembre 1987.
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Château d'eau Laganne / Don-vip |
Le château d'eau, pôle photographique de Toulouse, également appelé Galerie du Château d'Eau, est une institution culturelle dédiée à la photographie, fondée en 1974 à Toulouse par le photographe Jean Dieuzaide. Construit en 1825, le Château d'eau était une station de pompage jusqu'à ce qu'il soit sauvé de la démolition pour être converti en galerie dédiée à la photographie en avril 1974, grâce aux efforts de Jean Dieuzaide, l'initiateur du projet, et avec l'aide de l'association de photographie, le "Cercle des XII", au sein de laquelle l'idée a évolué.
Comme le rappelle Dieuzaide en 1992, la Société Française de Photographie est créée à Paris en 1855, la Royal Society of Photography à Londres en 1857 et la Société Photographique de Toulouse en 1875 avec 150 membres. En 1895, toujours au sein de la Société, un groupe forme le "Photo Club Toulousain" avec 300 membres. En mai 1937, insatisfaits par la routine académique du "Photo Club", le Docteur Laurentie et Bernard Saltel s'en détachent, désirant la liberté de prendre "une autre photographie" ; le "Cercle des XII" est fondé et devient l'institution dont l'évolution, 37 ans plus tard, constituera le principe du Château d'Eau. La limitation du Cercle des XII à douze membres est un moyen d'exclure les indifférents et d'imposer la régionalité : les membres ne doivent pas dépasser le nombre de pommeaux bordant la croix des Comtes de Toulouse.
Le groupe abandonne le pictorialisme à la recherche d'une image plus authentique, bannissant l'imitation de la peinture. Les discussions théoriques et techniques sont exclues pour se concentrer sur la photographie elle-même. En 1939, la guerre intervient et le Cercle des XII ne renaît qu'à la Libération, en 1946, avec l'arrivée de quelques nouveaux membres. Les années fastes des années 50, 60 et 70 ont vu le Cercle sortir de la routine des concours en organisant des expositions thématiques au Palais des Beaux-Arts de Toulouse, amenant la photographie en 1961 et pour la première fois en France, au "Musée" pour présenter des expositions avec de très grandes images de un à trois mètres carrés, accrochées dans le cloître Renaissance du Musée des Augustins. Lors de l'une de ces manifestations, en 1971, le professeur Ourliac, chargé de la Culture, accepte le principe de la création d'un service photographique au Château d'Eau, parallèlement à l'association de peintres "Les Méridionaux" créée en 1981 et dans laquelle le "Cercle des XII" avait exposé.
Le Château d'Eau est ainsi historiquement la première galerie publique exclusivement destinée à l'exposition de photographies et la deuxième institution publique consacrée à la photographie en général, après le Musée Nicéphore-Niépce, fondé deux ans plus tôt. A l'origine, seul le rez-de-chaussée était utilisé comme espace d'exposition, avant qu'en 1984, le sous-sol ne soit aménagé en espace d'exposition supplémentaire.
En 1986, la gestion de la galerie est confiée à l'association PACE (Photographie au Château d'Eau), créée en 1981, puis en 1990, des archives et une seconde galerie sont aménagées respectivement sous les arches du Pont-Neuf et sous l'une des anciennes rampes d'accès au pont.
Dans les années 2000 et 2010, les archives disposent d'une bibliothèque de plus de 13 500 ouvrages spécialisés en photographie, dont des livres rares, mais aussi d'une collection de DVD, de vidéos VHS, de diapositives 35 mm, ainsi que d'une grande variété de revues nationales et internationales auxquelles elles sont abonnées. La galerie du Château d'Eau dispose également d'une collection permanente d'environ 5 400 photographies, à partir de laquelle sont prêtés des documents pour une douzaine d'expositions éducatives ou itinérantes par an en moyenne
Outre sa participation au festival local d'art contemporain du "Printemps de Septembre", la galerie du Château d'Eau avait en principe un programme annuel de six saisons, avec un maximum de dix expositions, présentées sous la forme de deux expositions simultanées ; un artiste établi dans l'espace principal, et un artiste émergent dans la seconde galerie. Lors des grandes expositions monographiques, les deux espaces sont visités par environ 30 000 personnes par an. Des monographies (plus de 330 à la fin de 2011), des ouvrages en coédition avec de grands éditeurs et des affiches sont produits pour ces événements.
Depuis 1974 et l'exposition consacrée à Robert Doisneau, les œuvres des plus grands photographes internationaux ont été présentées et le lieu est l'un des plus importants consacrés à la photographie en France, et l'une des rares institutions photographiques nationales bénéficiant d'un rayonnement international.
A partir de janvier 2020, en raison de relations historiquement houleuses entre la mairie, l'association et la direction, déjà déplorées par Jean Dieuzaide lui-même, la Galerie du Château d'Eau passe sous la gouvernance de la mairie de Toulouse, en lieu et place de l'association APCE qui avait la charge du lieu depuis 33 ans.
L'ambition de la municipalité était l'agrandissement et la rénovation (nécessaire) des bâtiments, mais aussi la mise en place d'une meilleure gestion de cette institution et le respect des promesses faites de longue date par Jean-Luc Moudenc aux héritiers de la Dieuzaide pour la préservation et la valorisation du fonds Dieuzaide, acquis après de longues négociations par la municipalité. Après plusieurs annonces depuis plus d'une décennie pour la création d'un lieu dédié, la mairie charge finalement les Archives municipales de Toulouse et le Château d'Eau de respectivement conserver, valoriser et faire vivre ce fonds. Le 16 novembre 2020, Christian Caujolle, est nommé conseiller artistique du château d'Eau.
Le 1er février 2021, et suite à de longs litiges entre Moudenc et le conseil d'administration de l'APCE concernant le fonds du Château d'Eau - 5400 tirages de photographies (dont 2200 originaux signés) et environ 13 500 livres - le tribunal administratif de Toulouse statue et confirme l'association APCE comme unique propriétaire. En réaction à cette décision, la mairie annonce vouloir se pourvoir en cassation et l'association évoque publiquement la possibilité de déménager à Mazamet si le conflit ne peut être résolu.
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